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DE ROULETABILLE
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la route de gauche avec Tondor, moi celle de droite avec Vladimir.

— Où nous retrouverons-nous ?

— Devant Tchorlou, par où nous sommes obligés de passer. Rendez-vous près de la ligne du chemin de fer. Tâche d’éviter le gros des forces turques qui est au Nord du côté de Saraï, m’a dit l’un des officiers… Du reste, toute cette partie sud m’a l’air bien débarrassée.

— Alors, c’est vrai que nous courons après Gaulow ? fit La Candeur.

— Tu penses !… Il faut le rattraper coûte que coûte !…

— Et si je le rattrape, qu’est-ce que je fais ?

— Eh bien, tu le tues ! Ah ! sans pitié, hein ?… Je te jure que si, de mon côté, je le rencontre, je ne le rate pas !… Il est sans armes… il ne pourra même pas se défendre… Et surtout pas de sotte pudeur !… pas de générosité !… Tue-le comme un assassin qu’il est… Écrase-le comme une bête venimeuse qui, vivante, sera toujours à craindre…

— Mais enfin, je rêve, s’écria La Candeur, ou tu déménages ! Hier tu renaissais à la vie en apprenant que Gaulow n’était pas mort. Tu me déclarais que tu ne pouvais épouser Ivana que son mari vivant. Tout à l’heure tu me faisais jurer de ne point toucher à un cheveu de sa tête, et maintenant tu veux que je le tue !…

— Oui, si tu m’aimes, fais cela pour moi…

Complètement ahuri, La Candeur continuait :