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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/260

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LES ÉTRANGES NOCES

— Tu ne l’as pas tué ?

— Non !… Mais j’en ai tué un autre !..

— Qui ?…

— Athanase Khetew !…

— Tu as tué Athanase ! s’écria Rouletabille en sursautant sur sa selle.

— Eh bien, oui, j’ai tué Athanase ! C’est affreux n’est-ce pas ?…

— Mais comment as-tu fait une chose pareille ?…

— Écoute, je te dirai ça plus tard, fit La Candeur haletant. Tant que nous ne serons pas avec les Turcs, je ne serai pas tranquille !… Tu comprends, j’ai tué un officier bulgare, moi !… Filons !…

— Oui, filons !… répéta Rouletabille. Oh ! ça, par exemple, c’est épouvantable !…

— C’est surtout extraordinaire ! fit La Candeur.

Et ils repartirent, crevant leurs chevaux. Ils ne soufflèrent un peu que bien plus tard, quand ils aperçurent au loin les hauteurs de Tchataldja. Alors Rouletabille se retourna vers La Candeur.

— Maintenant, raconte-moi ce qui s’est passé !… Tu as rencontré Athanase et tu l’as pris pour Gaulow !…

— Oh ! non ! non ! C’est bien plus extraordinaire que ça !… et je t’avouerai que pour peu que ça continue, je vais devenir fou, moi aussi !…

— Mais va donc !

— Nous filions sur la route, Tondor et moi… et nous étions en train de nous dire que Gaulow ne