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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/267

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DE ROULETABILLE
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« — Monsieur Priski, je vous aï refusé les mille francs parce qu’il a toujours été entendu que je ne les toucherais pas, moi !… Mais Vladimir y compte bien, lui ! Glissez-les donc dans une enveloppe et je remettrai ces mille francs, moi-même, à Vladimir. »

M. Priski, qui est un honnête homme et qui ne voulait pas manquer à sa parole à la veille d’entrer au couvent, m’a répondu :

« — Chose promise, chose due : les voilà ! »

Je mis l’enveloppe dans ma poche, me disant qu’à la première occasion, je donnerais cet argent à Vladimir ; mais de cela je ne me pressai point, sachant que Vladimir avait déjà mille francs et le connaissant fort dépensier ! Or, ce soir, comme Vladimir avait perdu mille francs au jeu avec tous ces Bulgares et qu’il paraissait tout désolé, je sortis l’enveloppe de ma poche pour la lui tendre. Seulement, dans ce moment, Tondor arriva et survint le tumulte que tu sais !… Vladimir le suivit hors de la cour… Les trois quarts des joueurs se dispersèrent alors que l’officier venait de me crier : « Prenez donc la banque, vous ! »… Ce défi arrivait dans une minute où je me faisais de tristes réflexions sur la nécessité de laisser aux Bulgares un argent qui aurait été si bien dans notre poche. Je ne résistai point au désir de regagner le tout : et c’est ce qui arriva… L’officier revint, après votre départ, et la partie reprit. Et, avec les mille francs de Vladimir, j’ai regagné les mille francs que nous avions perdus !