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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/295

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DE ROULETABILLE
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épaisse, le peu de lumière qui flottait dans la nuit extérieure entrait dans cette vaste pièce par des fenêtres en ogive qui s’ouvraient très haut dans les murs et par de grandes baies qui avaient été pratiquées dans le toit… Des arbres, des essences les plus rares, tendaient vers les jeunes gens les fantômes menaçants de leurs bras rudes. Mais ni Rouletabille ni La Candeur ne semblaient impressionnés.

Rouletabille avait conduit La Candeur jusqu’au bord d’une vaste pièce d’eau sur laquelle flottaient des nénuphars.

— Écoute, mon petit, fit La Candeur, nous n’allons pas recommencer ?

Ah ! ils avaient l’air de les connaître le couloir de Durdané et les méandres du jardin d’hiver !… Ils en avaient visité tous les coins, palpé tous les arbres, compté toutes les fleurs, tâté toute la terre…

— Il n’y a pas un coin que nous n’ayons touché !

— Si, il y a une chose que nous n’avons pas touchée !

— Laquelle ?

Rouletabille montra dans l’ombre un reflet.

— Mais quoi ?…

— Ça !…

— L’eau !…

— Oui, l’eau !… et si le couloir de Durdané conduit à la chambre du trésor, il y conduit par l’eau !… car, en effet, nous avons tout vu, tout visité… excepté la pièce d’eau !…