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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/298

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LES ÉTRANGES NOCES

— C’est bien, fit Rouletabille, je descendrai tout seul.

La Candeur sursauta, pleura, geignit, maudit le pays, se tordit les bras, mais il dut finir d’équiper Rouletabille qui s’impatientait, ayant hâte de savoir si son hypothèse allait se réaliser.

Enfin Rouletabille fit jouer le soufflet à air…

Il respirait très bien dans son casque : il fit jaillir l’étincelle électrique de sa petite lanterne.

Il était prêt.

Poussé par La Candeur qui se pâmait d’angoisse, il s’avança sur ses semelles de plomb jusqu’au bord de la pièce d’eau qui occupait le centre du jardin d’hiver.

— Je t’attends ! fit La Candeur comme si Rouletabille pouvait l’entendre.

Rouletabille descendit lentement les premiers degrés de marbre de la pièce d’eau en s’appuyant sur le pic de fer qu’il avait apporté. Du pied, lentement, il cherchait, tâtonnait, faisait le tour de chaque degré sous l’eau.

Tout à coup, il cessa sa promenade circulaire.

Il avait rencontré un escalier droit et rapide qui conduisait au fond de l’immense vasque. Alors il descendit, descendit…

Son casque fut visible encore un instant sur l’eau, puis dans l’eau… puis il n’y eut plus qu’une lumière, une vague lueur qui se déployait dans l’onde remuée.