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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/321

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DE ROULETABILLE
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de la neige récemment tombée, frappa trois coups et attendit.

Dieu ! que cette petite ruelle était triste et déserte, et silencieuse, sous son manteau blanc ! Les hivers sont durs et glacés à Constantinople. Rouletabille, qui n’avait pas pris le temps d’acheter une fourrure, frissonnait.

Enfin la porte s’ouvrit et un grand diable de cavas, doré sur toutes les coutures, attendit que le jeune homme se nommât. Il lui fit deux fois répéter son nom, après quoi Rouletabille fut prié d’entrer.

Le reporter donna l’ordre au cocher de la calèche qui l’avait amené de l’attendre et pénétra dans cette maison préhistorique.

Le cavas l’introduisit aussitôt dans un salon, le pria de s’asseoir sur le divan qui faisait le tour de là pièce et disparut.

Deux minutes plus tard, un grand nègre arriva, portant sur un plateau d’argent des tasses de café et des petits compotiers de cristal pleins de confitures de roses.

Il disparut à son tour.

Cinq minutes encore s’écoulèrent et un vieillard à turban vert, un tout à fait vieux courbé par les ans et dont la barbe blanche semblait balayer le tapis, fit son entrée.

Il salua fort gravement Rouletabille et s’assit, s’occupant tout de suite de la dînette ; ce faisant, il ne cessait de parler avec une douce volubilité, sur un