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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/324

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LES ÉTRANGES NOCES

— Il y reviendra ! fit-elle.

Et elle se leva, lui tendant avec une grande noblesse sa main à baiser.

— Pardon, madame, Mlle Vilitchkov a bien reçu une lettre, celle que je lui ai fait parvenir par Kasbeck ?…

— Mais certainement, lui répondit Canendé hanoum. Ah ! dites-moi, vous restez encore longtemps à Constantinople ?

— Ah ! madame, on dit que c’est la fin de la guerre, nous quitterons Constantinople le plus tôt possible !… répondit-il avec élan.

— Bien… bien…

La nouvelle de ce départ paraissait enchanter la princesse. Elle lui adressa un petit coup de tête sous ses voiles noirs et s’en alla par la même porte, le laissant à nouveau seul avec le vieux Turc à turban qui se remit à le combler de confitures, de pâtisserie et de café en ne cessant de bavarder comme une pie.

Enfin le turban vert se leva à son tour, le salua et le laissa seul.

Rouletabille regarda sa montre. Il était quatre heures et demie. Sans doute trouvait-il que l’heure marchait lentement à son gré, car il ne put retenir un mouvement d’impatience. Il poussa un soupir, replaça la montre dans sa poche et leva la tête. Mais il chancela de joie : Ivana était devant lui !

Une Ivana élégamment vêtue, à la dernière mode de Paris, une Ivana prête à sortir, avec son manteau