Aller au contenu

Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

DE ROULETABILLE
341

avec orgueil ce vieux singe couvert de bijoux, permettez-moi de vous présenter ma fiancée !…

Rouletabille se pinça les lèvres pour ne pas rire et félicita chaudement les futurs époux… Tout de même quand la princesse eut fait son entrée dans la salle de gala, il retint Vladimir, dans le dessein de lui faire part un peu de son effarement, mais le jeune Slave ne le laissa point parler :

— C’est tout ce que j’ai trouvé pour sauver notre honneur ! dit-il le plus sérieusement du monde : épouser ce vieux cacatoès | mais que ne ferais-je pas, Rouletabille, pour vous rendre service !

— De quoi ?… de quoi ?… Eh ! Vladimir Petrovitch de Kiew !… c’est pour me rendre service que tu épouses la vieille dame ?

— Mais parfaitement ! et pour sauver notre honneur !

— Dis donc un peu : tâche d’être poli et ne t’occupe pas de mon honneur, s’il te plaît… qu’est-ce que mon honneur a à faire dans ton mariage, es-tu capable de me le dire ?

— Tout de suite : la vieille dame est venue me réclamer ses 43 000 francs !…

— Hein ?…

— Eh ! vous savez bien… les 43 000 francs de la fourrure !…

— Oui, je me rappelle maintenant… mais, moi, ça ne me regarde pas cette histoire-là !… Ce n’est pas moi qui ai été la porter au « clou », sa fourrure !…