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Page:Leroux - Les Étranges Noces de Rouletabille, 1918.djvu/380

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LES ÉTRANGES NOCES

lâché !… Moi aussi, je suis monté dans le train… [1 devait savoir où vous alliez, être renseigné sur votre « destination », car il était assez tranquille, Ah ! je l’observais ! Il n’était pas beau à voir ! Il devait manigancer quelque sale coup… Je ne le lâchai pas ! Et puis, juste en arrivant à Menton, je l’ai perdu !… Il y a eu une bousculade dans le souterrain du débarcadère… Quand je suis arrivé au bout du couloir, sur la place… plus d’Athanase !… Je demandai à des cochers s’ils l’avaient vu… Je leur donnai son signalement… Je ne pus rien savoir… Alors l’idée me vint que vous aviez dû tous les deux passer moins inaperçus. Et c’est ainsi que j’ai appris par un cocher que vous vous étiez fait conduire au jardin de Babylone à Garavan !… Je n’avais pas besoin d’en savoir plus long… Et j’ai veillé sur vous sans que vous vous en doutiez, tout l’après-midi, toute la soirée… J’étais content. Pas d’Athanase !… J’espérais bien qu’il avait perdu votre piste… Je ne voulais pas vous déranger… vous ennuyer… Je me disais : « Demain, je préviendrai Rouletabille et ils ficheront le camp ! »

« … Là-dessus, la nuit arriva… Oh ! je veillais sur vous ! comme un chien de garde !… et puis, tu sais, prêt à mordre !… J’étais entré dans le jardin par la petite porte de Garavan que je n’ai eu qu’à pousser… Le commencement de la nuit s’est bien passé. Je faisais le tour de la propriété et, mon vieux, si Athanase m’était tombé sous la main !… Tout à coup, mon vieux, figure-toi que je le rencontre !… Mais, tu sais,