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LES ÉTRANGES NOCES

pouvait croire que tout était fini pour Athanase.

Soudain, comme le cheval de Gaulow venait de s’abattre, entraînant dans sa chute son cavalier, elle eut un sourd gémissement.

En un instant, Athanase, hors de selle, s’était jeté sur le pacha noir, le sabre haut.

Gaulow faisait des efforts inouïs pour se dégager de sa bête, mais il n’y parvint que dans le moment qu’Athanase l’abattait d’un coup terrible.

Le pacha noir tomba au milieu des cris de victoire des Bulgares, qui traînèrent sa dépouille au milieu de la place, cependant que les bachi-bouzoucks, qui avaient décidément le dessous, s’enfuyaient de toutes parts.

La Candeur, Vladimir, Tondor s’étaient levés et applaudissaient au triomphe de leur champion ; mais Rouletabille était occupé à soutenir Ivana qui, sans force, quasi mourante, s’était laissée tomber dans les bras du reporter et tournait vers lui une figure désespérée.

— Ivana, lui dit Rouletabille, revenez à vous !… reprenez vos sens !… C’est sans doute la joie qui vous tue !…

À cette parole fatale, la jeune fille eut un douloureux sourire et ne répondit rien…

Sur la place, il n’y avait plus de combat qu’autour de la mosquée, où quelques bachi-bouzoucks s’étaient réfugiés et risquaient d’être brûlés vifs !… Aussi s’efforçaient-ils d’en sortir, cependant que les Bulgares,