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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/126

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— Allons-nous-en !… Allons-nous-en !…

Elle me repoussa en riant :

— C’est de la folie, haletai-je. Si les locataires rentraient !…

— Les locataires, c’est moi !

Alors elle m’apprit que « les Charmilles » (c’était le nom de la villa) avait été louée, pour la saison, par sir Archibald et qu’il l’avait habitée huit jours avec sa femme. Rappelé par des affaires importantes en Écosse, il avait quitté Deauville dans les vingt-quatre heures, emmenant ses domestiques personnels et ne laissant à Helena que Fathi et Mary. Helena avait manifesté le désir d’habiter le « Royal » en son absence. Archibald y consentit. Il pensait revenir dans les trois semaines, mais, aux dernières nouvelles, il ne serait point de retour avant la mi-septembre : « Je suis donc chez moi, ici ! je suis chez moi ! »

— Et pourquoi donc alors toutes ces cachotteries ?

— Pour que personne ne nous voie entrer, darling ! Le portier aura un beau réveil, demain matin, quand il viendra donner de l’air « aux appartements ». Il fera une curieuse tête, en vérité, mais pas plus drôle que la vôtre, Rudy, je vous assure !

— Helena, je ne comprends rien à cette histoire… Que sommes-nous venus faire ici ?

— Me cambrioler, Rudy !… Donc, il faut rire avec moi !

— Mais il n’y a rien ici ! nous n’allons pas emporter les meubles !