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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/143

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furent les gérants qui se fatiguèrent de rencontrer toujours « Monsieur Abraham » dans cet hôtel où il n’avait même pas une chambre. Ils le prièrent de déguerpir et, comme il voulut le prendre de haut, ce fut un agent qui vint le sortir, avec tous les honneurs dus à sa persévérance. Cette année, il avait pris carrément une petite chambre au « Royal » et il ne semblait point qu’il le regrettât, surtout depuis qu’il connaissait les embarras financiers de lady Skarlett.

— Ah ! Ah ! fis-je, c’est notre homme aux bijoux ?…

— C’est lui, darling, mais ne le regardez pas !…

Elle m’entraîna sur la terrasse qui communiquait directement avec les salles de jeu par des portes-fenêtres que l’on avait laissées ouvertes par ces chaleurs.

— Rudy, il ne faut pas que l’on puisse soupçonner que vous allez être pour quelque chose dans tout ce qui va se passer… Vous êtes de mon avis, Rudy ?

— Tout à fait de votre avis, Helena !

— Il faut prier Dieu que nous soyons toujours aussi d’accord, darling, pour le meilleur comme pour le pire !

— Il faut, Helena !…

— Nous allons finir la soirée chez Léonie et nous allons certainement y rencontrer cet homme ainsi que quelques autres. Je vous prie de ne pas le regarder plus que les autres et, de tout ce qui se dira, peut-être, vous ne comprendrez rien !… Vous êtes un petit I. B. F. qui ne s’intéresse qu’à son