Aller au contenu

Page:Leroux - Mister Flow.djvu/169

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Il n’y a personne, dans l’hôtel ?…

— Si ! Au second… Une gouvernante et une petite fille !

Je m’affole :

— Mon Dieu !…

— Oh ! ne pleurez pas « bébé à panades ». Pleurez pas !… J’ai apporté ce qu’il faut… du chloroforme pour la gouvernante…

— Et, pour… la petite fille ?

— Une barre de chocolat ! Montons, la galerie est au premier…

Derrière la lanterne sourde, nous gravissons le large escalier encombré d’antiquailles. Et nous voici dans la galerie. Des meubles, des vases, des bijoux anciens, des toiles sur les murs et, sous des vitrines, de merveilleuses dentelles des Flandres. La flèche de lumière glisse sur toutes ces richesses vraies ou fausses. Seules, les dentelles intéressent Helena qui, après avoir détaché la vitre de la pointe aiguë d’un diamant de travail, jette tout le paquet à nos pieds.

Nous traversons ensuite une grande pièce dont les murs sont recouverts des fameuses tapisseries de Bayeux. Helena regrette de ne pouvoir les emporter sans courir trop de risques.

Elle hésite cependant une seconde. Je me vois déjà ployant sous les tentures comme un portefaix, car, enfin, il faut bien que je serve à quelque chose. Nous sommes enfin devant la porte qui ferme le petit salon aux Rubens, mais ils sont sous clef et double verrou de sûreté. Dix minutes de travail. Au moment où la porte cède, un craquement qui