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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/173

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IX

Le lendemain, Spad passait le premier le poteau d’une courte tête. En vérité, si je fais la somme de toutes les émotions par lesquelles je suis passé depuis ma seconde visite à Durin, je dois avouer qu’elle n’atteint pas, de loin, l’émoi indescriptible où me jeta cette fin de course. J’avais perdu toute direction de moi-même. Je n’avais plus rien d’un homme, c’est-à-dire d’un être héritier de plusieurs civilisations. J’étais devenu un animal, exactement un chien. Je mordais les jarrets d’une autre bête au galop et je jappais, j’aboyais. J’aboyais : « Spad !… Spad !… Spad !… » Autour de moi, d’autres animaux, mes semblables, étaient pris du même délire et lady Helena aussi aboyait : « Spad ! Spad ! » avec une voix de cui-