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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/188

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tiens ! Tu vas voir comme c’est simple ! (Oh ! la simplicité de cette existence !) Occupe-toi de l’auto et descends avec le sac et la valise. Si on ne te demande rien, tu passes, mais n’y compte pas. Alors, tu diras : « Montez la note à Madame qui attend dans sa chambre ! » Moi, je file par la salle de bains, après avoir laissé traîner sur la table mon sac à main vide et mes gants, une boîte à poudre de riz, etc. Je te rejoins tandis que tu as mis en marche… En haut, le maître d’hôtel attend toujours devant mes petits accessoires. S’il survient quelque anicroche, ne fais pas le bêta, petit chéri darling ! Je dirai : « Je croyais que Monsieur avait payé !… » et nous trouverons autre chose… Mais ça réussit toujours ! Il se peut qu’à Deauville tu sois l’objet de quelque réclamation… Mr. Prim répondra : « Je croyais que Madame avait payé !… » et tu paieras avec l’argent d’Abraham ! Enfin, darling, ne te préoccupe jamais d’une note d’hôtel, ni d’une facture, ça s’arrange toujours. Je t’apprendrai une autre fois comment on « tape » le directeur. Il y a dix façons. Durin avait un petit catéchisme que je devais apprendre par cœur, quand j’étais jeune fille, au temps où il me faisait la cour. Maintenant, c’est moi qui te fais la cour et qui t’apprends le catéchisme. C’est drôle aussi, en vérité !…

Ce qui fut moins drôle, ce fut notre aventure de la nuit suivante. Quand j’y pense, j’en ai encore chaud. Et je n’admets pas qu’Helena puisse en rire. Elle m’exaspère. Son jeu est cruel. Elle me jette à l’eau tout le temps pour m’apprendre à