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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/190

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Nouveautés. C’est là que nous la retrouverons. Et nous sommes remontés dans notre chambre. La rue est absolument déserte. Elle ne le sera pas plus à deux heures du matin : « Finissons-en tout de suite ! » dit Helena, et nous voici descendus. Dans la grande poche de son vêtement d’auto, elle porte nos outils.

Je m’avance jusqu’au coin de la rue Rougemont, et je surveille. Pendant ce temps, Helena ouvre la porte de la boutique, sans difficulté aucune. Personne, pas un agent. Je la rejoins. Des taxis passent à toute allure et ne s’occupent guère de nous. Et puis nous avons l’air de rentrer chez nous. La porte de l’immeuble donnant sur le grand escalier est fermée. Quelle sécurité ! Et je pense une fois de plus que l’on se fait vraiment des idées sur ce métier-là. Il n’y a pas de quoi faire cent mètres de film, dans tout cela. Lanterne sourde. Pièce vide. Ça ne change pas. Ça a pu m’amuser dans les débuts, mais cela devient vraiment d’une monotonie !… Nous grimpons au premier étage. Nous sommes dans l’appartement. Nous voici dans la chambre au coffre-fort…

Et tout de suite, nous nous arrêtons, les pieds enchaînés. Nous sentons qu’il y a quelqu’un ici ! Le bruit d’une respiration ? Peut-être ! Peut-être rien !… Il n’est point nécessaire qu’il y ait du bruit, le moindre bruit, pour savoir, la nuit, qu’une pièce est habitée. J’ai appris cela du premier coup. J’en sais, tout de suite, là-dessus, autant qu’Helena. Je suis aussi averti qu’elle… et, comme elle, j’ai ma pince-monseigneur à la main.