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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/205

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me voir de plus près ! Elle a peur de ne pouvoir m’exprimer, comme il sied, son admiration. Cependant. elle voudrait me réduire en morceaux qu’elle ne crierait pas davantage. Il y a des brutes là-dedans qui se croient déjà à la curée.

Je n’ai pas le choix ! Je fais celui qui n’est pas maître de son équilibre et je bascule dans le bassin avec ma bicyclette. À six ans, je traversais la Marne avec mon père quand nous passions l’été dans une petite propriété près de Meaux… J’allonge entre deux eaux… je passe sous un bateau, je viens respirer entre deux carènes. Les cris n’ont pas cessé, très au contraire. Des falots courent au long des bordages. Des petites barques se détachent, des agents se jettent dans des canots. Et sur tout le tour des quais un peuple se masse, se bouscule : Mister Flow !… Mister Flow !… C’est Mister Flow !…

Pendant ce temps, Mister Flow se débrouille comme il peut… Il comprend qu’il doit renoncer à prendre pied sur un escalier ou sur l’un des crochets de fer qui conduisent à quai. Il glisse entre deux eaux dans le carré des yachts de plaisance. L’un d’eux semble tout prêt à appareiller et la manœuvre accapare l’équipage. C’est justement celui contre lequel il se trouve. Il s’accroche d’une main à une échelle qui pend à flanc de muraille. Il y grimpe comme un singe. S’il pouvait se plisser à fond de cale et ne revoir le jour que sous des cieux plus propices ! Les aventures de marins pleines de ces histoires-là, où le héros trouve toujours à foison tout ce qu’il lui faut pour se sus-