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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/243

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Vienne, à Trieste, à Venise. Mon attention avait été attirée par le fait que, partout où il passait, on célébrait le passage du célèbre « Mister Flow », vols et cambriolages, abus de confiance. J’eus bientôt la preuve que celui que je cherchais et ce Mister Flow ne faisaient qu’un. Je vous dirai sous quel nom et sous quels masques celui que l’on a encore appelé l’ « Homme aux cent visages » a commis ses méfaits, j’aurai, pour cela, le témoignage de ses victimes et aussi celui des différentes polices qui le recherchaient et auxquelles son astuce proverbiale et sa science du maquillage le faisaient toujours échapper.

« À Venise, il se produisait au café Florian. Il avait une bonne presse aux Procuraties sous le nom de Mr. J. A. L. Prim. De là, il était allé à Milan où il avait eu l’audace de pénétrer dans la maison de mon frère dont il devint bientôt le commensal. Mais sans doute sa dernière transformation avait-elle suffisamment duré. Il annonça son départ pour les Amériques. Entre temps il avait recommandé à mon frère un valet de chambre nommé Durin qui se trouvait libre à Trieste et qui arriva deux jours après le départ de Mr. Prim. Sir Archibald l’engagea. Ce Durin n’était autre que Mister Flow lui-même !…

« Ceci, je ne le découvris point tout de suite, car je m’étais mis à la recherche de J. A. L. Prim et je perdis près de deux ans dans cette vaine poursuite en Amérique, puis aux Indes, où j’étais retourné pour mes affaires. Enfin, je revins en Europe où je m’accordai quelque chance de le retrouver.