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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/249

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Je me présentai, défait, à l’audience. L’affaire avait pris des proportions énormes. Les journaux s’en étaient emparés. On était venu m’interviewer au Palais. Mes confrères m’enviaient et trouvaient que j’avais de la chance. De la chance !… Ma mauvaise mine les étonnait et aussi mon peu d’entrain. Je prétextai des maux d’estomac, un empoisonnement par les huîtres.

On se bousculait à la dixième. J’eus peine à gagner ma place. Durin arriva, entre ses deux gardes municipaux, avec une tête étourdissante d’imbécillité et les yeux rouges. Beaucoup de femmes dans la salle et des plus huppées. Durin n’eut encore qu’à se montrer pour obtenir, ce jour-là, un nouveau succès de rires… Quelques-unes de ces dames protestaient. C’était une injure qu’on leur faisait en abîmant l’image qu’elles Se faisaient de leur héros, avec ce grotesque.

L’inspecteur Petit-Jean fut tout de suite appelé à la barre. Il était au courant, naturellement, de la déposition de sir Philip. Le président en retraça les grandes lignes, dans son interrogatoire.

— Il y a beaucoup à retenir, déclara le témoin, dans la déposition de sir Philip. Pour mon compte, depuis que je me suis mis à la recherche de Mister Flow, dont j’ai été le premier à signaler le retour dans nos parages, j’ai fait le même chemin que l’honorable déposant. Seulement, je suis parti du point opposé. Il a remonté du plus loin pour aboutir à Mr. J. A. L. Prim et moi je suis parti des derniers événements pour redescendre jusqu’à Milan où je me suis trouvé en face, comme lui, dudit Mr. Prim.