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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/254

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dans ma poche, lors de l’affaire de la cité Rougemont et que je le laissasse tomber ! J’en avais encore les reins brisés quand l’huissier introduisit lady Skarlett.

Je n’avais pas revu Helena depuis Lion-sur-Mer, où elle était passée près de moi si indifférente. Depuis, je n’en avais pas reçu un mot. J’étais persuadé qu’elle m’avait laissé complètement « tomber ». Cependant, je sentis son parfum avant même qu’elle ne m’eût frôlé et ma pauvre cervelle chavira à l’évocation de tant de scènes qui avaient senti ce parfum-là !

Son entrée, certes, avait fait sensation. Elle était, comme presque toujours, d’une beauté à la fois fatale et souriante et un murmure d’admiration accompagnait ses pas.

Et, comme toujours, divinement mise, avec un brin d’originalité et d’exotisme qui était sa marque et la sortait des vulgaires beautés, esclaves de la mode. Elle portait haut la tête, mais sans ridicule ostentation et ne paraissait nullement gênée d’avoir à se montrer et à s’expliquer dans un milieu si nouveau pour elle, je veux dire si nouveau pour lady Helena.

M’avait-elle vu ? Je ne saurais l’affirmer, mais ce que je puis dire, c’est qu’elle n’eut, par la suite, aucun regard pour le banc de la défense où cependant elle savait que j’étais assis. Elle regardait Durin et son fugitif sourire avait l’air à la fois de l’encourager et de le plaindre. Les questions du président ne faisaient que résumer la déposition pré-