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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/260

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— Vous excuserez lady Skarlett, me fit mon hôte. Elle est un peu souffrante. La petite séance de cet après-midi l’a beaucoup fatiguée. Si vous le voulez bien, nous irons dîner en ville. Voulez-vous que nous marchions un peu ?

Comme nous sortions de l’hôtel, j’eus le temps d’apercevoir lady Helena qui, en toilette de soirée, montait dans une auto où se trouvait déjà Mrs. Tennyson. Et j’entendis des rires… Ah ! la damnée femelle !…

Sir Archibald paraissait n’avoir rien vu. Je restai deux heures avec lui. Je n’ignore plus ce que c’est que l’esprit puritain. Il ne m’entretint que de Durin, de la nécessité de sauver une âme qui n’était point foncièrement pervertie et des responsabilités du maître vis-à-vis de ses serviteurs. Comme je l’écoutais sans l’interrompre, ma conversation lui plut. Et il m’invita à venir chasser le grouse dans ses propriétés d’Écosse.

Je répondis vaguement à sa politesse. Je pris le chemin de chez moi, fort agité, riche de souvenirs et de cinq mille francs, mais injuriant lady Helena férocement, comme un roulier qui vide son cœur devant une catin.

Au coin de la rue et du boulevard Saint-Germain, une auto stationnait. Au bruit de mes pas, une forme féminine se pencha à la portière ; « Rudy ! »

Je bondis. J’étais dans les bras d’Helena. « Ah ! chéri darling ! » La portière avait été refermée sur notre étreinte forcenée.

Nous passâmes une partie de le nuit dans je ne