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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/283

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faut leur pardonner, Mina. La dernière fois que la bandshie a été entendue sous la fenêtre de la Dame verte, c’était la veille de la mort de sir Edward, le père de sir Archibald. La maladie du baronnet achève de leur faire perdre la tête, et ce n’est pas Patrick, avec la vie qu’on lui fait mener ici, qui a le cerveau le plus solide ».

Je ne demandai même point ce que c’était que « la fenêtre de la Dame verte ».

Au surplus, Durin venait me chercher pour me conduire auprès de sir Archibald. Je ne pus m’empêcher de tressaillir, et je fus accompagné jusqu’à la porte par le regard plein d’angoisse d’Helena.

Le baronnet avait son appartement sur le carré ouest du château. Un vestibule le séparait de la chambre de lady Helena, qui occupait toute la surface circulaire de la grosse tour. Dans la minute que je mis à me rendre en ces lieux, je m’efforçai de rassembler tout mon sang-froid : « Il faut être naturel ! naturel ! Car, au fond, il ne se doute peut-être de rien. Présentons-nous à lui comme si lady Helena ne m’avait rien dit, comme je serais venu à lui ce matin même, en ami, en invité ordinaire !… Et je me répétai : comme si Helena ne m’avait rien dit ! en invité absolument ordinaire ! »

Cependant, je ne parvenais pas à maîtriser les mouvements de mon cœur.

Durin ne semblait au courant de rien. Il frappa deux coups légers à la porte, et un enfant d’une douzaine d’années à la tête intelligente et éveillée, mais au regard triste, nous ouvrit. Durin disparut aussitôt. L’enfant poussa le verrou derrière moi