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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/291

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— La plus grande, mon petit ami, et la plus digne !…

Je baissai la tête, tout à fait désireux de ne rien ajouter à ce terrible entretien et aspirant de toute mon âme à le voir se terminer au plus tôt. Il me semblait que j’étais dans cette chambre depuis mille ans…

Cependant, comme le silence se prolongeait indéfiniment, je crus que je pouvais me lever et prendre congé. Alors, je m’aperçus que sir Archibald dormait profondément. La potion dont il avait bu, sans modération, produisait de toute évidence son effet. Je remuai pour avertir « le petit page » ou même pour réveiller sir Archibald, car, enfin, j’étais assez embarrassé de ma personne. Mais le malade semblait en plomb, et personne ne venait me tirer de là, si bien que je finis par ouvrir la porte qui avait livré passage à l’enfant que je trouvai dans la pièce à côté feuilletant un livre d’images.

Il vint à mon appel. Je lui montrai sir Archibald et lui dis qu’il s’était subitement endormi. Alors, le petit regarda le verre et dit :

— Sa Seigneurie a pris de sa potion. Cela la calme instantanément. Sa Seigneurie a eu une crise ?

— Non ! il n’a pas eu à proprement parler de crise…

— Alors, Sa Seigneurie la sentait venir ! Dans une demi-heure, elle se réveillera.

Sur quoi, il me conduisit jusqu’à la porte du vestibule, me l’ouvrit et me souhaita le bonsoir. Puis je l’entendis qui tirait le verrou.

Je regardai la chambre. Durin avait déjà déposé