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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/295

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y passera. Pour peu que cela continue, ce château deviendra un asile d aliénés !…

— Mais enfin, m’exclamai-je, qu’est-ce que c’est que cette Dame verte ?

— Eh ! mon ami, c’est une vieille légende comme il y en a mille en Écosse ! Chaque château a sa légende, sa chambre mystérieuse… sa Dame verte ! (Il paraît que c’est précisément la couleur de la bandshie.) Pour votre instruction, voici l’histoire de la Dame verte des Black Rooks. Depuis plusieurs générations, dans les caveaux de Black Rooks, il y a une chambre que l’on croit toujours hantée. Le soir, les fenêtres s’éclairent et tout semble indiquer qu’une existence humaine y est confinée dans une réclusion volontaire ou forcée. Et il est exact que lorsqu’un invité s’arrête avec trop d’obstination en face des fenêtres de la chambre secrète que l’on aperçoit en se penchant au-dessus des douves, les seigneurs propriétaires, depuis plusieurs générations, le prennent à part et lui demandent comme un service de ne plus s’occuper de cette partie du château. Ainsi j’ai vu faire à sir Archibald. Inutile d’ajouter, n’est-ce pas, que la curiosité des hôtes est mise à une rude épreuve, et que l’on a tenté l’impossible pour percer le mystère. Nul ne pénètre jamais dans cette chambre que le domestique qui en a la garde. Et ce fut un domestique de la même famille depuis des générations jusqu’à Patrick qui fut installé là par le père de sir Archibald, sir Édouard Skarlett. J’ai questionné sir Archibald qui m’a répondu : « Il ne faut jamais déranger la bandshie, et cela porte malheur, même de parler