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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/298

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vent qu’elle déplaça, souleva une petite trappe dans le plancher et me fit un signe. Il y avait là un escalier tournant en bois, léger comme une échelle. J’avais compris ! Je descendais chez Helena ! Je tremblais d’une joie dans laquelle l’espérance de la volupté n’était pour rien, je vous assure. La trappe s’était refermée au-dessus de ma tête. Et moi, je descendais dans une ombre au fond de laquelle était Helena, car son parfum qui n’avait fait, depuis mon retour, que m’effleurer, comme un lointain souvenir de nos joies abolies, me reprenait, m’assiégeait soudain avec une violence brutale. Cependant, j’étais au centre d’une telle tragédie que ce ne fut point l’amant qui se jeta sur son sein nu, mais un enfant pitoyable qui se mit à gémir comme dans le giron de sa mère : « Helena ! Helena ! dans quelle horreur m’avez-vous entraîné ?… »

Elle me caressa avec une douceur dont je la croyais incapable, essuyant mes larmes, me couvrant de baisers comme la plus tendre des épouses, me berçant dans ses bras auxquels je m’accrochais comme à mon dernier refuge :

Ne pleure pas, mon amour ! Dont cry my love ! J’ai tout préparé. Oui ! une horreur ! Une horreur et plus encore que tu ne peux croire, Rudy, une horreur au fond de laquelle je suis avec toi, mais dont nous sortirons ensemble ! Cela je jure !

— Mais quand ?… quand ?…

— Demain soir. Pas plus tard que demain soir !…

— Ah ! Oui, le plus tôt possible, Helena ! Tout