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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/308

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à fait dans l’ordre… Je suis descendue derrière lui et j’ai entendu le bruit de ses pas et de ceux de Patrick. J’étais restée au coin de l’escalier. Il est entré dans la chambre de la bandshie, et Patrick ramassa des chaînes avant d’y pénétrer, des chaînes qu’il avait déjà apportées là ! Tu comprends, si l’héritier des Gregor retrouve son rang… il n’y aura plus personne dans la chambre de la bandshie… Eh bien, cela n’est pas dans l’ordre ; tout sera dans l’ordre quand nous y serons attachés tous les deux ! Et nous nous regarderons mourir comme le pauvre petit Gregor regardait mourir son père David. Je connais l’Archibald ! Je l’ai vu à l’œuvre aux Indes ! Il trouvera bien, pour passer le temps, quelque petit supplément de torture, histoire de sauver nos âmes !… Quant à Durin, qu’est-ce qu’il va lui faire ?…

— Mais je m’en f…, de Durin ! Tout ce que tu me racontes est atroce !…

— J’y pense ! interrompit-elle en se redressant… Le clergyman… Il fait peut-être venir le clergyman pour les dernières prières… avant de nous murer !…

— Ah ! ne parle pas !… ne parle plus !…

Elle se tut, nous étions comme ivres de terreur. Elle nous pénétrait. Elle nous brûlait. Et soudain, nous nous ruâmes dans les bras l’un de l’autre pour y échapper !… Mais nos haleines nous consumaient ! Ce fut un désordre, une démence, une torture, une volupté affreuse et désespérée !… Unis dans le destin qui nous menaçait, et dans la volonté farouche de nous y soustraire, nous épuisions la douleur d’aimer au fond de cette géhenne avant de risquer