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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/314

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de vengeances héréditaires, ces caveaux habités par des spectres, cette cellule que l’on préparait et qui verrait pourrir nos vieux os ! Ah !… Elle m’avait bien fait marcher ! Je cours encore !…

Je restai dix jours en Hollande à me cacher. C’était bien inutile. Je n’avais à craindre que leur dénonciation, et ils avaient autant d’intérêt à se taire que moi-même ! ils m’avaient scellé la bouche d’une cire brûlante et toute rouge ! toute rouge !…

Cette fois, je ne fus entrepris d’aucune rage. J’étais comme hébété, stupide de désespoir et d’accablement, je restais des heures entières, l’œil fixé sur les journaux qui donnaient encore de temps à autre quelques lignes à l’affaire des Black Rooks !

On avait retrouvé dans un petit étang la défroque du clergyman, mais le clergyman lui-même restait introuvable. L’inspecteur Petit-Jean avait fait le voyage, il n’avait pas eu de peine à démontrer que c’était encore ce damné Mister Flow qui avait fait le coup ! Le ruffian avait été plus heureux qu’à Deauville, mais ça lui avait coûté cher… un assassinat ! On savait qu’il n’aimait pas ça ! Mais enfin, il avait prouvé que, l’occasion s’offrant, il ne savait rien se refuser !…

Le journal d’Édimbourg avait publié un article tout à fait sensationnel sur la grande douleur de lady Skarlett. Ses amies l’avaient trouvée inconsolable. Elle se répandait en louanges sur le défunt. Celui-ci, du reste, était pleuré de tous ses domestiques. Le pauvre Durin, qui devait tant à la générosité de son maître lorsqu’on lui avait fait la mauvaise plaisanterie de le mettre dans la peau de Mister Flow,