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Page:Leroux - Mister Flow.djvu/53

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intéressantes et je ne suis inquiet que parce que je sais, mais elle, puisqu’elle ne se doute de rien !… Elle se souvient d’un caprice, voilà tout ! c’est une femme à ne plus se soucier de rien le lendemain matin. Où a-t-elle été chercher son parfum ? J’en suis encore étourdi… et il me manque déjà !…

Parfait le tuxedo du patron ! Le pantalon un peu court, mais sans excès. Et pas de bedon, le baronnet ! Un gilet schall… et une lingerie !… Un plastron, une cuirasse ! et une perle ! si l’illustre Mister Flow la voyait ! Right oh, Mary !…

Je sors les petits ingrédients de Victor pour la façade et la cicatrice. Tout cela colle comme du vrai ! Comme dit lady Helena : « Quelle histoare ! quelle histoare !… »

Vrai, je m’amuse !… Je sens que je suis à la hauteur !… ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps !… Et cette chambre, cette salle de bains… je n’ai plus aucun remords, aucun ! Des remords de quoi ? J’ai rendu service à une femme. J’ai peut-être sauvé l’honneur d’une famille ! Je l’ai déjà dit, mais je ne saurais trop me le répéter…

Me voilà paré, et comment ! J’ouvre ma fenêtre… elle aussi donne sur la mer, sur les pelouses fleuries. Je n’ai qu’à me pencher pour apercevoir l’appartement d’Helena…

La mer, au loin, la mer qu’on ne voit jamais à Deauville (vieux cliché), fait une barre laiteuse à l’horizon et m’envoie son haleine réconfortante et douce. Il me semble que je respire pour la première fois, que je n’ai commencé vraiment à vivre