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Page:Leroux - Sur mon chemin.djvu/80

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SUR MON CHEMIN

— Oui-dà ! continua-t-il, les braves gens ! Ils ont ri ! Ils ont tous ri ! Ce gros Bisson ! as-tu vu comme il applaudissait ! Et Feydeau ! j’entendais le bruit de ses bagues ! comme je comprends qu’il en mette à tous les doigts ! Et Ordonneau, son sourire était plus bruyant qu’à l’ordinaire. Et le rire en crécelle d’Henri Amic ! Et l’esclaffement de Regnard ! Et Marx ! on l’entend rire, celui-là. Quand il rit, tout le monde dit : « Tiens, voilà Marx qui rit ! » Avonde, Aderer, Robert de Flers ont ri ! Mon cher, Arthur oubliait d’en caresser sa barbe ; mais il ne pourra pas rire jusqu’à la fin, parce qu’il s’en va toujours avant le dénouement. C’est, paraît-il, encore plus chic que d’arriver en retard.

Les dames aussi pleuraient de rire. J’ai bien remarqué Madame Charlot et Madame Michaud. La belle Madame Montchanin a ri ; parfaitement. Et Peppa Invernizzi a applaudi ; oui, oui. Et ce groupe là-bas ; il est encore en joie. Vois-tu l’imposante Rosa Bruck, la souveraine Sorel, l’exquise Mégard, la très bonne Marie Magnier, Paule Andral, la magnifique ? et la spirituelle Jeanne Yvon, des Variétés, qui en mouillait son mouchoir !

— Ah ! ça ! m’écriai-je, arrête-toi, il ne te restera bientôt plus de qualificatifs.

Mais il ne m’entendait pas.

— Écoute ! écoute ! Les cabots tapaient avec leurs cannes, jusqu’au bout. Ils ne faisaient pas semblant, tu sais ! Que te dirai-je ? Tu vois cette