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Page:Les Amours du Saint-Pere, 1797.djvu/14

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à peu près le même emploi que j’avois sur terre. (à Gabrielle d’Estrée) pour vous, perronnelle, écoutez cet apologue :

Un jour le vrai bon Dieu, voulant faire une foire,
S’avisa de peupler notre vaste univers,
De putains, de marquis, pour completter sa gloire,
Il en choisit, dit-on, jusqu’au fond des enfers.
Il consulta les saints, bien pietre marchandise,
Madelaine catin, Sainte Ursule, sœur grise,
Augustin le dévot, Saint Paul le nazillard,
Et le portier Pierrot, ce fameux babillard,
Qui s’emparant des clefs de ce séjour céleste,
Y laissa pénétrer les crimes et la peste.
Les saints furent capot, dans ce pressant besoin,
Chacun d’eux marmottant, prenoit un triste soin,
Saint Louis, le premier de ce brillant conclave,
Dit en couillon parfait, je suis roi, l’on me brave ;
Putains du Paradis, connoissez-moi pour homme,
La Vierge comme vous a tâté de ce fruit,
Qui sut vous damner tous au seul aspect d’un vit,
Quand on nous enseignait que c’étoit une pomme.
Depuis, en bon ribaud, j’attrapai la vérole,
Et l’on doit croire un saint qui donne sa parole.
Qu’enverrez-vous en France, ô Jésus de mon cœur !
Un élite assemblé de vices et d’horreurs :
Je le dis de nouveau, combinez de rechef,
Et n’allez pas enfin conclure une sottise,