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Page:Les Amours du Saint-Pere, 1797.djvu/18

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Et le destin nous l’a prédit,
Que quand l’héritier de Saint Pierre,
Seroit traité comme un couillon,
Par un peuple tout sans façon,
Qu’il falloit déserter la place,
Nos goupillons et nos agnus,
Et cacher sans faire grimace,
Notre cassette aux orémus.

En France on a déjà l’audace
De nous traiter en Antechrist,
Nous vicaires de Jésus-Christ,
Ou qui en jouâmes la farce.
On se marie sans notre aveu,
La tante ainsi que le neveu.
On n’écoute que la nature,
Ce tour affreux nous déconfit,
Et nous faisons triste figure,
Parlant même du Saint-Esprit.

Qui voudra baiser notre mule,
Ce ne sera plus qu’un nigaud ;
À mes pieds j’ai vu le badaud,
À présent le traitre recule.
Se gobergeant de mes décrets,
Je ne vois plus dans mes sujets
Qu’un ramas vil et misérable,
De prélats, de vieilles catins.