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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/104

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sans son cheval, qui estoit fort et massif, il y eust entré pour jamais ; aussi l’a-on placé et enroollé dans la Chronologie et le martyrologe des rebelles14, qui est grossi depuis un an de trois volumes entiers.

Une certaine de Languedoc : On n’a garde d’y mettre M. de Rohan (dit-elle), ny de l’enchroniquer si avant dans les Annales : car il ne s’est jamais trouve aux meslées ; il sçait mieux escrimer de l’espée à deux jambes que d’une picque. Ne l’a-il pas fait paroistre à Saint-Jean-d’Angely15 et en tant d’autres lieux, où sa poltronnerie l’a signalé par dessus tous ceux de son party ? Pour M. de la Force, il a joüé un tour de son mestier : car quand il a veu qu’il estoit forcé, et que toute sa force avoit perdu sa pointe devant Thonins, Clerac et autres places, il s’est rendu quasi comme en reculant, et a attrappé de bon argent16.

— Il ne le tient pas encore (dit une grande


14. Il est sans doute ici question du livre qui a pour titre : Histoire des martyrs persecutez et mis à mort pour la verité de l’Evangile… (1610), trad. du latin (par J. Crispin et continué par S. Goulard), Genève, 1619, 2 vol. in-fol.

15. M. de Rohan en effet ne s’étoit pas conduit très bravement à S.-Jean-d’Angely. Bien que cette ville lui appartînt, sitôt qu’il sut l’approche des troupes du roi, il se retira, laissant la défense de la place à son frère Soubise. S.-Jean, quoiqu’en bon état, ne tint pas long-temps. Le 25 juin 1621 Soubise y capitula.

16. M. de la Force en effet vendit cher sa soumission ;