Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/119

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de leur caballe ; mon mary y pensa perdre la vie l’autre jour, près des Cordeliers37.

— Mais on ne parle plus des Cordeliers38, dict une vieille de la paroisse de Sainct-André ; on ne sçait plus quel party ils tiennent, on n’y recognoist plus rien. Il y en a encor quelques uns qui portent des souliers fendus ; mais je crois que c’est


37. Il est aussi parlé de la « bande des assassins du faubourg S.-Germain » dans Les effroyables pactions faictes entre le Diable et les prétendus Invisibles, Paris, 1623, in-8, p. 20. Ces attaques continuelles rendoient les Parisiens très peureux, et surtout très casaniers, quand venoit le soir. « Ils ont cette particularité, écrit Davity, qu’ils ne bougent point de leur logis la nuict, quelque bruit qu’ils oyent parmi la ruë et quoique quelqu’un crie qu’on le vole ou qu’on l’assassine. De sorte qu’une personne qui se trouve parmy des tireurs de manteaux ne doit espérer, après Dieu, qu’en ses mains ou bien en ses pieds. Et ce qui les retient au logis en cette sorte, c’est qu’ils ont souvent de fausses alarmes que quelques yvrongnes leur donnent, ou bien des cris de quelques vagabonds qui se plaisent à mettre le monde en action, afin de s’en rire après, ou de quelques méchants qui font ce bruit à dessein, afin d’essayer de faire sortir et d’assassiner ceux qu’ils hayssent. » Davity, Les Estats, Empires, etc., in-fol. 1625, p. 76.

38. On en avoit beaucoup parlé peu de mois auparavant. La réforme qu’on vouloit introduire dans leur grand couvent de Paris les avoit mis en émoi. Ils refusoient surtout d’aller pieds nus. Leur rebellion avoit pris les proportions d’une émeute le 36 février 1621 ; on avoit été obligé de se saisir du père gardien et de l’enfermer à l’Ave-Maria, et cette rigueur avoit motivé de nouveaux murmures. V. Mercure françois, t. 8, p. 504.