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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/146

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s’ingèrent de faire des charges qui sont deües à d’autres, ou au moins prennent des charges en tel nombre que six ou sept jeunes hommes seroient honnorablement employez, lesquels, au moyen de ce, perdent leur jeunesse faute d’offices et d’exercice ; outre qu’ils sont cause que les offices sont très chers et se vendent à si haut prix5 que bien souvent aussi on n’en peut avoir, car ils en cèlent le revenu.

La femme d’un conseiller dit : Mes damoiselles, voulez-vous que je vous die ce que mon mary me disoit l’autre jour à propos des greffiers ? Il me dit qu’il s’estonnoit de ce qu’une place de greffe du Chastelet de ceste ville de Paris a esté venduë dix mille escus, laquelle place, à son avenement à son office de conseiller, ne se vendoit que mil escus. N’est-ce pas pour s’estonner avec raison ? Car quelle apparence de gaigner l’interest de ceste somme ? Il dict qu’il est impossible, et que l’affluence des affaires et les droits ne sont si


enfants, parents, de ceux que l’arrêt de la chambre rendu le 25 janvier 1625 avoit frappés ; puis il rendit, au mois de mai de la même année, un édit portant révocation de la chambre de justice, avec une abolition pour les gens de finances, à la charge de payer les taxes auxquelles ils pourroient être condamnés par le conseil. Cette recherche n’en fit pas moins rentrer dans les coffres du roi dix millions huit cent mille livres. Mémoires de l’abbé d’Artigny, t. 5, p. 57–58.

5. Var., éd. orig. : si cher.