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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/15

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dirigée contre le mariage, au luxe déployé par les femmes dans cette circonstance :

Les toilettes de nuict et les coiffes de couche,
Brassières de satin, quand Madame est en couche,
Sans oublier encor les coiffes de velours,
La robbe de damas avec tous ses atours12.

Enfin, Coulange, dans une de ses chansons, célèbre le vieux lit où ses aïeules faisoient leurs couches et en recevoient compliment13.

§ II. — Recueil général des Caquets de l’Accouchée.

On a pu juger, d’après les détails précédents, que la fable imaginée par l’auteur des Caquets de l’Accouchée est excellente et empruntée aux vieux usages de la bourgeoisie parisienne. Voyons comment elle est mise en œuvre. L’auteur suppose que, relevé naguère d’une grande maladie, il va consulter deux médecins différents d’âge et d’humeur, afin de savoir quel régime il doit suivre pour retrouver toute sa santé. Le plus jeune lui donne le conseil de s’en aller souvent à sa maison des champs, de s’y livrer au jardinage, de boire un peu de vin clairet, puis de remonter sur sa mule et de s’en revenir souper à Paris. Le plus vieux l’engage à se rendre souvent à la comédie, ou bien, s’il le préfère, à chercher une parente, une amie ou une voisine récemment accouchée, à lui demander la permission de se glisser dans la ruelle de son lit, afin d’y écouter


12. Les Œuvres satyriques du sieur de Courval-Sonnet, gentilhomme virois, etc., etc. Paris, 1622, in-8, p. 214.

13. Voir aux Appendices, nº 7.