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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/17

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le matin même avoit veudu la robe de noce à la fiancée d’un petit trésorier de province. (Voir plus loin, p. 17.)

La seconde journée est principalement consacrée aux affaires de la politique et de la religion. L’auteur parle en termes assez durs du connétable de Luynes et de ses deux frères. Il cite quelques vers injurieux qui couroient contre le premier (p. 66). Au sujet de la chute rapide du marquis d’Ancre et du connétable de Luynes, une dame de la cour tient ce propos : « Pour trois pelerins qui alloyent en Emaüs, on vit aussitost naistre quatre evangelistes dans le conseil. » (P. 67.) Les trois pèlerins d’Emaüs, ce sont les frères de Luynes, ainsi qu’on peut le comprendre d’après ce qui est dit plus haut ; mais les quatre évangélistes, qui sont-ils ? Henri, IIe du nom, prince de Condé, en est un bien certainement, puisque la dame de cour ajoute : « Maintenant on ne faict plus rien que par l’advis de M. le prince de Condé, etc. » (P. 67.) Mais quels sont les trois autres évangélistes ? C’est une question qui, pour être complétement résolue, nous entraîneroit un peu loin ; nous nous contenterons de la signaler.

Quant aux affaires de la religion, elles avoient assez d’importance en 1622 pour exercer la langue de nos commères. L’auteur débute par quelques détails sur les réjouissances qui eurent lieu dans Paris au sujet de la canonisation de sainte Thérèse ; puis, après avoir parlé des Cordeliers, des Carmélites, des pères de l’Oratoire et des Jésuites, il met en scène une vieille bourgeoise chaperonnée à l’antique, qui, interpellant une réformée, fait observer qu’elle a lu Calvin, Clé-