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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/194

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d’un commun accord se portent à ce que veut monsieur le premier president, l’on n’oseroit rien entreprendre sans son consentement, ny mesme en son absence faire assembler les semestres, s’il ne le trouve bon. Aussi, de son costé, il n’a autre soing qu’à relever l’authorité de sa charge, et faire faire la justice. Il ne pardonneroit pas à son propre fils ; quelque prière que luy aye faict monsieur le duc de Chaunes, il veut que l’on achève le procez de monsieur Monsigot10. La consideration de sa qualité de maistre ordinaire ne peut rien obtenir.

— Mais à propos, Madamoiselle, dit la femme d’un secretaire du roy, de Saincte-Opportune, ne


10. Ce procès de Monsigot devoit avoir trait aux affaires du connétable de Luynes, dont il avoit été le secrétaire. L’issue n’en dut pas être bien désastreuse pour lui, puisque quelques années après, en 1629, nous le voyons reparoître comme secrétaire des commandements de Gaston, qui lui accorde toute sa confiance. Quand il songe à s’enfuir en Lorraine, c’est Monsigot qu’il envoie près du duc pour lui préparer une retraite. (Mém. de Gaston, Coll. Petitot, 2e série, t. 31, p. 88, 112.) Cette faveur de Monsigot chez Gaston ne le recommandoit guère auprès de Richelieu, qui d’ailleurs devoit haïr en lui une créature du connétable ; aussi, à l’époque des démêlés graves entre Monsieur et le cardinal, après qu’il eut apporté l’inventaire des pierreries de Madame, comme on l’en avoit chargé, resta-t-il long-temps inquiet et craignant d’être arrêté, dans la retraite qu’il s’étoit donnée à Orléans. (Mém. de Richelieu, Coll. Petitot, 2e série, t. 26, p. 367.)