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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/211

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de la Rochelle, puis qu’il a tenu pied à boule au service du roy depuis le temps qu’il est employé ?

— Vrayement, respondit la femme de l’auditeur, il ne se faut point donner peine de luy, ny se soucier de ce qu’il deviendra non plus que des autres, car ayant mandé à l’hostel de Nemours la valeureuse deffaite qu’il a faict de dix ou douze habitans de la Rochelle sortis de la ville pour abbatre leurs maisons proche les murailles, et que ce bel exploict a esté crié sur le Pont-Neuf12, asseurement il ne donnera pas sa bonne fortune pour une pièce de pain.

— Il pourra bien y donner ordre de bonne heure, dit la maistresse des requestes, s’il ne veut demeurer arrière : car à present que la cour est remplie de cadets de haut appetit et de jeunes favoris, chacun d’eux voudra partager au bon-heur et aux qualitez, en sorte qu’après la guerre l’on verra autour du roy plus de demandeurs que de deffendeurs, et, pour dire, il sera très difficile d’aborder seulement les galleries du Louvre.



doute qui, lors de l’assassinat du roi, dont on accusoit les ligueurs et l’Espagne, empêcha qu’on massacrât l’ambassadeur de cette puissance. Lettres de Malherbe à Peiresc, p. 144.

12. Voici le titre exact de la pièce qui répandoit ainsi la renommée de M. de Courbouzon : La furieuse escarmouche faite sur les Rochelois par le sieur de Courbouzon, lieutenant de la compagnie de M. le duc de Nemours, estant en l’armée du roy, devant la Rochelle, commandée par Monseigneur le duc de Soissons. Paris, P. Ramée, 1622, in-8.