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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/218

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passé, quand par son secours il mit en vraye deroute les ennemis, qui souz un mot feint et non retenu venoient au secours des assiegez.

— Hé quoy ! dit là-dessus la femme de l’auditeur, ne faut donc plus qu’un acte remarquable pour s’eslever auprès du roy ? Vrayement, si cela a lieu, il y aura d’oresnavant plus de mareschaux qu’il y aura d’asnes à ferrer.

— Pardonnez-moi, Madamoiselle, dit la maistresse des requestes, et si je vous dis que vous avez un peu tort de parler de monsieur de Bassompierre de la sorte, car il est de fort bon lieu, et puis il y a long-temps qu’il vogue en cour, sans faveur et sans qualité ; et d’avantage, sa bonne mine ne vaut-elle pas quelque chose de meilleur et de plus honnorable que d’avoir tousjours des Suisses pendus à sa ceinture ?

Sur ce, Mathurine dit tout haut que ses desseings n’estoient pas limitez à ce seul but, mais qu’il se promettoit d’estre connestable après la mort de monsieur Desdiguières, et qu’il le voyoit avec tant de certitude que, pour en donner l’impression à toute l’armée, tout son desduict estoit attaché aux exercices militaires, et avec plus d’affection qu’il n’eust jamais en temps de paix de faire relever sa moustache.

— Hé ! que deviendroit monsieur de Crequy19,


19. Le maréchal de Créqui, gendre de Lesdiguières, à qui le titre de connétable revenoit un peu par droit d’alliance, beau-