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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/245

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qu’il y faut prendre garde : car pour maintenant on ne prend plaisir qu’à mal parler d’autruy, et principallement on est bien aise de toucher sur la corde des femmes et d’avoir prises sur elles. Il y a plus d’un mois entier que dedans Paris on nous appelle caqueteuses ; on ne parle que du caquet des femmes. Jamais le lict de l’accouchée ne fut mieux remué ; il est souvent retourné et fueilletté.

— Mais il n’y a que de la plaisanterie dedans, dit sa tante [qui estoit desjà dans l’eau]3.

— C’est vostre honneur, respondit l’autre ; cela ne retourne qu’à nostre desavantage. S’il y a quelque bon quolibet, quelque gausserie, quelque risée, ou quelque pacquet, c’est tousjours sur les femmes qu’il vient tomber, et tousjours les pauvres femmes sont chargées ; je ne sçay comme elles ont si bon dos, car bien souvent il faut qu’elles portent de pesans fardeaux.

— Comment ! ma commère, dit une qui avoit


carrière et parvenir à mon but, je fus d’abondant voir ma cousine l’Accouchée et l’entretenir à mon accoustumée ; ce qu’ayant fait, et recognoissant bien l’approche des visites qui luy seroient faites, je me rengeay à ma cellule ordinaire, où je ne fus pas si tost entré qu’il arriva une bande de bourgeoises de Paris, lesquelles, après avoir fait leurs reverences et pris place, l’une commença à dire : La porte est-elle fermée ?

3. Var. Les mots entre crochets manquent au Recueil général.