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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/253

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— Il n’y a que cela qui me fasche (dit une jeune mariée d’auprès le Louvre), qu’il faut donner tant d’argent maintenant quant on se veut marier, c’est une ruyne ; puis que vous dites que les femmes vont de pair avec les hommes, c’est encore peu de consideration à nous de nous attacher à la cadène et nous captiver de nostre propre et liberal arbitre sous leur empire, et au bout du compte apporter de l’argent en mariage.

— N’en sçavez-vous que cela (dit une esveillée qui estoit un à bout) ? La cause pour laquelle les femmes apportent de l’argent aux hommes en mariage, c’est qu’ils acheptent un fonds pour planter des cornes.

La philosophe, à ce mot, reprit la parole : Au rapport (dit-elle) de Corneille Tacite, historien fidel des annales romaines, les Germains et Allemans, gens indomptables à la guerre, portoient dot à leurs femmes, non les femmes aux hommes, et les principaux siéges n’estoient gouvernez et regis que sous leur sceptre et commandement.

En après, si nous voulons nous fonder sur les principes et sur les bases de la metaphisique, nous trouverons que la nature humaine est divisée egallement et de l’homme et de la femme : et ainsi l’un ne participe point davantage à la raison que l’autre ; ea autem sunt unum et idem quorum naturel non est diversa secundum essentiam. Or, si l’homme n’est qu’un avec la femme, il suit