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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/281

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dire par fois qu’elle est grandement obligée à Tabarin. Aux bons entendeurs salut8 : la fontaine de Jouvance est tarie, c’est pourquoy cet homme est necessaire ; et si ce vieil registre d’amour a faict tant de plainctes devant l’assemblée qui estoit dernierement au logis, il ne faut pas que l’on s’en estonne, car elle voudroit que toute sa lignée fust de la coste de sainct Louis, pour paroistre selon son dessein.

Ce discours ne fut pas si tost finy qu’une petite muguette de la rue Sainct-Martin entra dans le logis pour sçavoir de la disposition de madame l’accouchée, et pour avoir l’honneur que de s’offrir à son service pour le jour de son relevement, où elle ne fust pas si tost entrée, qu’un certain clerc qui va tantost au pair avec son maistre, à cause de quelque gentillesse dont il est pourveu, luy demanda : Hé bien ! Madame, que dit-on du Caquet de l’accouchée que l’on a faict imprimer ces jours passez ? N’en avez-vous point encor eu la lecture ?

— Vrayement, respondit-elle, c’est un discours assez jolly, et duquel j’ai receu un infiny contentement, principalement sur ce qui est recité d’une damoiselle qui jettoit des soupirs gros comme des boulets de canon, de ce qu’il y a tant de peine à se garentir des accidens qui arrivent aux finan-


8. Var. La fin de l’alinéa manque au Recueil général.