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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/286

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refuge dans la bienseance, et non dans les opinions d’un ingrat et d’un insolent vulgaire, lequel tasche de s’eslever de jour en jour, au prejudice d’autruy, quoy qu’il n’aye que des aisles de cire le plus souvent. Donc, si les advocats portent en ce temps des soustanes de Damas au lieu de sayes, il n’est point si mal à propos qu’à un simple procureur qui n’aura que trois ou quatre presentations le long de l’année, qui ne sera honteux d’en faire de mesme ; et puis, le règne de la confusion estant en lustre, ce n’est point à ceste corde-là qu’il faut toucher.

Après la guerre viendra la paix10 ; le roy estant de retour dans Paris, il donnera, Dieu aydant, si bon ordre aux desordres qui se sont coulez parmy le peuple, qu’à l’imitation de ses ancestres, la police qu’il introduira fera que chacun sera cogneu pour ce qu’il est. Alors le petit courteau de boutique ne portera plus le castor à l’envie de la noblesse et des hommes de qualité ; il sera tout honteux de porter le petit bonnet à l’antique, et madame la bourgeoise sa femme sera toute gogueluë d’estre habillée de bon gros drap au lieu de vestemens de soye (ainsi qu’une trop grande licence a toleré depuis quelque temps). Ce sera lors qu’on ne tiendra plus de caquet des maris comme l’on faict ; on ne parlera plus de leurs


10. Var. Ces mots manquent au Recueil général.