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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/311

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assez pour deux. Si tous les fous et les folles portoient crouppière, il y en auroit beaucoup à Paris qui auroient le cul escorché, car il y en a de toutes sortes, de tous aages, de toutes qualitez, de tous sexes ; mais ils sont foux à la mode qui trotte, et, comme dit maistre Guillaume4 :

Les uns sont foux et les autres estranges,
—-Aussi merveilleux que beaux anges
—-Descendus tout nouveaux des cieux,
—-Et ceux-là sont foux glorieux.

Il y en a d’autre qualité qui sont les Bertolles5,


4. Il est naturel que Mathurine invoque maître Guillaume, qui étoit alors à la cour son collègue en folie. Auprès de l’article qui la concerne dans le Sommaire traité des revenus, etc., de N. Remond, Paris, 1622, ad fin., se trouve celui-ci pour les appointements de maître Guillaume, le fou en titre d’office : « À Me Guillaume, par les mains de Jean Lobeys, son gouverneur, dix-huit cents livres. » Pour ce fou, sous le nom duquel Regnier fit d’abord courir sa 14e satyre (V. notre livre l’Esprit des autres, p. 65), et dont nous aurons souvent à parler dans nos Variétés hist. et litt. à propos des pasquins sans nombre qui coururent sous son nom, nous nous contenterons de renvoyer à l’article du Perroniana (3e édit., 1691, in-12, p. 154–157) qui le concerne, et au chapitre que lui consacre M. de Reiffenberg dans son Histoire des fous en titre d’office (le Lundi, nouveaux récits de Marsilius Brunck, Paris, 1837, in-12, p. 290–293). — Les vers cités et les deux de la page suivante se lisent peut-être dans un de ces pasquins ; mais ils se trouvoient auparavant, à quelques variantes près, dans le Sermon des foulx. V. Ancien théâtre françois, P. Jannet, 1854, in-16, t. 2, p. 209.

5. Pour Bertholde, type des farces italiennes, qui com-