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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/320

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17 ; courage ! vous n’en mourrez pas ; et puis je suis la superlative : vous avez trouvé chausse à vostre pied. Il n’est au monde ma semblable, preste à tout comme la chambrière d’un ministre, experte au metier des femmes. Je sçay oster les rousseurs et effacer les lentilles du visage ; je fais de l’huille de talc et autres fars excellens en perfection ; je sçay faire resserrer maujoint18 tellement, qu’une coureuse seroit prise pour la plus pucelle du monde. Bref, elle luy monstra une boüette à divers estages pleine d’oignemens, sur le couvercle de laquelle estoit escrit :

Le medicament de ceans
Est bon pour guerir les urines
Et pour apprivoiser les grives,
Les jumens guerist du farcin ;
Il fait faire maint larcin,
Il fait chanter les renaissailles,
Il fait cornes aux demoiselles.

Or, de ce que vous demandez, c’est un autre item. Parlons doucement… J’ay apporté certaine racine de la petitte Ægypte qui vous fera estre aymé des plus huppées. N’est-ce pas ce que vous cherchez ? — C’est cela mesme, dit l’homme. Que ce


17. Prêtresse du dieu assyrien Adad. (V., à ce mot, le Dict. mythol. de Jacobi.)

18. V., sur de pareilles pratiques, une note de nos Variétés hist. et litt., t. 1er, pièce 26, p. 340–341.