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Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/35

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la Royne, dont aucuns dirent que les gens de Paris avoient trop de sang, dont l’abondance aucunes fois engendroit plusieurs maladies. C’estoit à dire que la grand habondance de richesses les pourroit bien faire desvoyer ; et pour ce seroit le mieulx que le roy les chargeast de aucun ayde, emprunt ou taille ; par quoy leurs femmes ne se allassent plus comparer à la royne de France, qui guères plus n’en feroit. (Fº 107 de le Trésor de la cité des dames, selon dame Christine, de la cité de Pise, livre très utile et prouffitable pour l’introduction des roynes, dames, princesses et autres femmes de tous estats, auquel elles pourront veoir la grande et saine richesse de toute prudence, saigesse, sapience, honneur et dignité dedans contenue. — Avec privilége. — 1536, in-8.)

II.

Or approche le temps de l’enfantement ; or convient qu’il ait compères et commères à l’ordonnance de la dame ; or a grand soussy pour querir ce qu’il faut aux commères et nourrisses et matrones qui y seront pour garder la dame tant comme elle couchera, qui beuvront de vin autant comme l’en en bouteroit en une bote. Or double sa peine ; or se voue la dame en sa douleur en plus de vingt pelerinages, et le pauvre homme aussi la voue à tous les saincts. Or viennent commères de toutes pars ; or convient que le pauvre homme face tant que elles soient bien aises. La dame et les commères parlent et raudent et dient de bonnes chouses, et se tiennent bien