vient un grand malheur : on ne voit que bastars28, que filles desbauchées ; et toutes les autres qui sont honnestes, qui pourroyent enjandrer une belle race par un legitime mariage, fait de pareil à pareil, demeurent en friche, et n’ont pour toute retraicte que la religion29.
Et puis qu’en advient-il quand ils ont dequoy despendre30 ? Une feneantise, hommes sans soucy, sans travail, plus apres à chasser un lièvre que de servir leur roy et la republicque. Et si d’avanture vous les faictes entrer par vostre argent à quelque office, si c’est à la cour de parlement, il faut estudier à monsieur Mozan ; si c’est à la chambre des comptes, à Robichon avec son calpin.
Chiches, avares, jaloux, couards,
Ne vous enquerrez du surplus :
Bon Temps viendra de toutes parts.
(Les moyens très utilles et necessaires… pour faire en brief revenir Bon Temps, 1615, in-12, p. 6–7.)
28. Dans la pièce que je viens de citer se trouvent aussi des plaintes contre le nombre des bâtards, qui augmentoit tous les jours :
Ne que nous n’ayons plus en France
De Jaloux, Coquus et Batards,
Bon Temps sera hors de souffrance
Et deployra ses etendards.
(Ibid. , p. 16.)
29. C’est-à-dire le couvent : entrer en religion étoit alors le terme consacré.
30. Dépenser.