Aller au contenu

Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gasté. Encor si on eust allumé le feu à huict heures, on n’y eust perdu tant de manteaux : tous les escoliers y estoyent en armes.

— Mais ce qui est plus à rire, ma commère (dit la femme d’un procureur de la paroisse Sainct-Germain), c’est qu’en allant à l’eglise des Carmes deschaussez, j’entendis crier la Vie et miracles de madame saincte Therèse. J’en voulus acheter une, afin de pouvoir gaigner les indulgences ; mais comme je fus retournée au logis, mon mary commença à lire, et fust estonné qu’on avoit attribué deux pères à saincte Therèse7 : le premier, le roy dom Bermude, et le second, Alonse Sanchez de Cepède ; il n’y a peut-estre personne d’entre nous autres qui y eut pris garde.

— C’est peut-estre la faute de l’imprimeur, dit la femme d’un libraire de la ruë Saint-Jacques ; cela est excusable : c’est une chose qui arrive souvent ; on rapporta l’autre jour un livre à mon mary, où il y avoit autant de fautes que de mots. — Une femme du palais, que tout le monde cognoist assez bien, luy respondit : Ma commère, il ne se faut pas esmerveiller : l’autre jour nous avions fait faire un factum chez un certain imprimeur, demeurant en l’université, qui est bon compa-


colet à quatre ou cinq estages d’un pied et demy, pour monter au donjon de folie, etc. » La Mode qui court à présent, etc., Paris, s. d., in-12, p. 8.

7. V. plus loin, p. 114.