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La Femme mit en jeu la fourbe et l’artifice,
Et plongea son Mari dans un sombre supplice ;
La contrainte au plaisir donna l’activité ;
Mais rien ne nous rendit l’ancienne liberté.
Aujourd’hui, si tu veux devenir adultère,
Ma Muse t’ouvrira les portes du mystère.
Ne crois pas, en entrant dans ce temple divin,
Trouver à chaque pas des fleurs sur ton chemin ;

Tu verras, au contraire, s’accroître des obſtacles,

Si ton ardent amour n’opère des miracles.
Deviens donc empressé, docile, officieux,
Honnête, complaisant, adroit, industrieux,
Habile à profiter d’un moment favorable,
Flatteur avec esprit, et courtisan affable ;
Apprends à supporter un Epoux ennuyeux,
Qui veille à tes discours, tes gestes et tes yeux,
A taire les dégoûts que ta belle indolente
Cause par ses retards à ta pine brûlante ;
Flatte tous ses desirs, exalte ses bienfaits.
De ceux que tu lui rends ne lui parle jamais :

Garde qu’aucun secret de ton cœur ne transpire.

Le Français n’eſt, dit-on, heureux que pour le dire ;
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