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Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/150

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Passons-lui ce petit manège…
Autrefois, ce bon châtelain
Pendait les gens pour un lapin :
Il n’a plus ce doux privilège.

Qu’aujourd’hui, grâce à la sottise
De nos élégants un peu fous,
Les lourds pantins de la Tamise
Viennent donner le ton chez nous,
D’un tel caprice je me raille,
Car, n’en déplaise à Wellington,
La gloire de donner le ton
Nous revient un jour de bataille.

Certaine pièce courageuse
Allait, dit-on, paraître au jour,
Quand une police ombrageuse
Vient lui jouer un vilain tour[1].
Pauvre auteur ! ta bile s’allume…
Tu me fais rire, en vérité !
Pourquoi parler de liberté
Avant d’avoir vendu ta plume ?

Entendez-vous à la tribune
Cet orateur aux cheveux roux,
Contre un membre qui l’importune,
Par ordre, exhaler son courroux ?

  1. Allusion aux désordres excités à la première représentation du Germanicus d’Arnault (22 mars 1817).